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Une perspective biblique de l'écologie (1e partie)

F.BAUDIN
22.10.2022
Une perspective biblique de l'écologie (1e partie)
LE MANDAT CONFIE PAR DIEU AUX ETRES HUMAINS

Dans les premières phrases de la Bible, plusieurs verbes à l’impératif définissent le mandat adressé par Dieu à l’humanité : peupler la terre, soumettre et dominer les animaux et la nature dans son ensemble (Gn 1:28)1.
Les hommes et les femmes sont donc appelés en premier lieu à peupler, soumettre, dominer et cultiver la terre en communion avec Dieu, dans une relation de confiance, comme des êtres «créés à son image »(Gn 1:26
), c’est-à-dire capables de penser et d’agir dans ce monde avec amour et justice, avec sagesse. 
LE RENVERSEMENT DE L’ORDRE CRÉATIONNEL

Contrairement aux dieux des religions animistes et polythéistes du Moyen-Orient ancien, le Dieu de la Bible ne se confond pas avec la nature, avec l’être humain, les animaux ou tout autre élément du ciel et de la terre. Dans la Bible, en effet, Dieu est le Créateur, unique, personnel, transcendant et distinct de sa création ; une création qu’il met en ordre, comme on peut le voir dans les deux premiers chapitres de la Genèse. Mais l’être humain va contester et perturber cet ordre, il va le mettre sens dessus dessous.

Au chapitre 3 de la Genèse, l’homme et la femme mangent le fameux « fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal » : ils cèdent à la tentation d’être « comme des dieux », ils brisent l’alliance avec le Dieu souverain. Ils revendiquent ainsi leur autonomie, ils veulent fixer leur propre loi et décider par eux-mêmes de ce qui est bien ou mal (Gn 3:4 et 5.) Ils introduisent alors un certain 
désordre dans le monde. Leur environnement est perturbé, leur travail et leur mission de cultiver la terre et de peupler le monde devient une cause de souffrance. Ils sont affectés dans leurs relations, tant avec Dieu que les uns avec les autres et en eux-mêmes.
Une perspective biblique de l'écologie (1e partie)
Dans l’épître aux Romains, l’apôtre Paul fait écho à ces textes et dénonce la tendance de l’être humain à franchir les limites de sa condition, tant sur le plan spirituel que moral et pratique. Son comportement débridé, cette démesure, le conduit à tordre ou à briser d’autant plus ses relations avec Dieu, avec ses semblables, mais aussi avec la nature.

Au lieu de soumettre la terre et de dominer les animaux, les êtres humains se laissent dominer par l’image de ces créatures, ils se soumettent et rendent un culte à ces divinités illusoires nées de leur imagination. Le renversement est complet. En voulant s’affranchir de Dieu, en servant la créature au lieu du Créateur, jusqu’à adorer leur propre image, les êtres humains « se prétendent sages, mais ils sont devenus fous ! » (Rm 1.18-25).
On peut établir ici un lien entre la pollution spirituelle et morale de l’être humain et la pollution physique de ce monde, comme Jésus le suggère (Mc 7.21). Les interactions entre les êtres vivants et leur milieu sont dénaturées par les appétits insatiables de l’être humain, en particulier par sa soif excessive, maladive, de pouvoir et de richesse, souvent dénoncée avec vigueur par les auteurs de la Bible.




1Cependant, ces verbes sont employés ailleurs pour interdire, ou tout au moins prévenir ou dénoncer, un abus de pouvoir, une domination excessive (Lv 25:43, 4653 2 Ch 28:1 Né 5:5 Jr 34:1116, etc.).

Illustration : Izaak van Oosten (1613-1661) Le jardin d'Eden
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